Lucien Bégule
Maître verrier
Lucien Bégule naît en 1848 d'une famille bourgeoise au passé
agité.
Ce passé est déterminant dans la force et la puissance future
du personnage.
Il faut remonter à la révolution pour comprendre l'évolution
de cette famille pour qui l'art est un moteur.
Jean-Marie Joseph (grand-père de Lucien 1767 / 1850)
s'engage aux côtés des muscadins,
et en octobre 1793, il est arrêté dans les bois de Charbonnière
Condamné à
la guillotine place des Terreaux, il est sauvé grâce
à l'intervention du procureur, ami de son père. |
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Quelques années plus tard, fortune faite, il prête
une grosse somme à son ami Georges Peillon qui a pour but de faire
fortune dans la culture de la canne à sucre à Saint Yago
de Cuba.
En 1828, il envois son fils Georges (1805 / 1882 futur père de
Lucien) récupérer l'argent à Cuba.
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Au terme d'une traversée où il fallait
affronter les caprices d'un océan mal connu à bord du
paquebot à voile "le Rhône"exposé aux
poursuites des corsaires, il débarque à New York et
rejoins Cuba. |
Là, il découvre la vie de l'acienda et se met à "croquer"
les scènes d'une vie qui le dépasse : paysage, torture,
salle de bal, cultures, l'infirmerie et se transforme petit à petit
en ethnologue et botaniste.
Au fil du temps, il tombe amoureux de la fille de Georges Peillon, Stéphanie,
avec qui il reviendra sans un sou car Peillon n'a pas fait fortune.
En 1829, de retour à Lyon, Georges deviens commissaire priseur,
il se marie avec Stéphanie cette même année.
En 1842, Georges achète la propriété de St. Genis
Laval ( PHOTO) et la revendra en 1862.
Lucien y viendra au monde en 1848.
Son père Joseph mourra deux ans plus tard en 1850.
La jeunesse de Lucien est un parcours dans un strict environnement à
la fois religieux et artistique, ce qui définira sa construction
future.
A huit ans, les volumes de l'histoire de France par Hugo était
le livre de chevet du petit Lucien qui recopiait les gravures de la monarchie
française, ce qui attisait une prédilection précoce
pour le moyen âge.
A 9 ans, il entre au pensionnat
Blanc à La Mulatière. |
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A quinze ans, il entre au collège
jésuite de Mongré réputé alors pour la
formation d’individus de "haute valeur morale et intellectuelle
"
C'est là, qu'avec le professeur de chimie, Lucien fait ses
premières armes comme photographe : 20 à 30 secondes
de pose en plein jour!
Il devient un photographe averti, membre du Photo-Club de Lyon , et
cultive des relations personnelles avec les Frères Lumière,
il, se tient à la pointe du progrès en matière
photographique, révélant ainsi son goût pour les
nouvelles techniques. |
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Son père Georges
achète en 1863 la propriété de Choulans où
son ami architecte Fusy construit la demeure familiale.
Quelques années plus tard Lucien obtiendra de ses parents l'autorisation
d'y construire un atelier |
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Georges mourra en 1882 au tout début de l'activité de l'atelier.
L'ambitieux Lucien démarre dans une vie qui
sera ponctué de trois phases :
1/ sa formation chez des artistes comme Chatigny, Miciol, Mazuret,
etc...
Il travaillera avec Bossan lors de la construction de Fourvière
2/ le montage d'un atelier de peinture sur verre.
3/ la recherche architecturale et l'écriture d'ouvrage d'art.
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Par un condisciple de collège, il entre dans l'atelier de J.B.
Chatigny, peintre, rue Jarente et prépare le concours de la "société
des amis des arts". Il obtient de travailler quelques semaines à
Valence auprès de Bossan qui sera son Maître en matière
ornemental et décoratif.
Grâce à Chatigny et Bossan, il remporte cette première
distinction en 1869
Il a alors vingt ans.
Ce prix de six cents francs lui permet de partir à Rome en diligence
pendant trois mois avec la famille Micollet.
Le beau frère de Chatigny, Pierre Miciol (1833-1905) ancien premier
prix de Rome en gravure, exploitait un atelier de peinture sur verre aussi
rue Jarente (verrière de l'église d'Ars).
Séduit par la magie de cet art, il ne tardera pas à devenir
son associé pendant deux ans où il fera connaissance de
Jacob Razuret, décorateur d' exception. (église d'Ars).
A la suite de déboires financier, Lucien se sépare de Pierre
Miciol et installe un bureau / atelier à l'angle de la rue de l'Hôtel
de ville (maintenant E. Herriot!) et de la rue Ferrandière qui
lui permet surtout de lire des ouvrages d'art...
Plus tard, il rencontre Joséphine Bonnet. Ils se marie le 23 juin
1874 et partent en voyage de noces qui sera plutôt un voyage initiatique
dans le monde artistique.
Il fallait tout de même songer à rentrer pour organiser
l'appartement du 5, quai de l'hôpital et commencer la vie sérieuse.
Les trois années suivantes furent passées en collaboration
avec J. Razuret dans l'atelier de la rue des Prêtres à proximité
de St. Jean. Une admiration pour cet édifice le décida à
une étude très approfondie et d'en publier les beautés.
La chapelle de St. Cyr, la chapelle des Dominicains de Oullins furent
quelques uns des travaux de cette période.
Ces années permirent à Lucien de se perfectionner dans l'ornementation.
En 1877, Lucien est admis membre de la Société Littéraire
Historique et Archéologique de Lyon.
Lucien met à jour les peintures de la crypte de St. Bonnet le château
ce qui donnera lieu à sa première publication.
En 1879, Lucien donnais lecture à la Sorbonne d'un mémoire
exposant le plan de la Monographie de la cathédrale de Lyon.
Cette même année, le congrès de la Société
française d'Archéologie pour la conservation des Monuments
historiques (dont Lucien était le secrétaire général)
attribua à la Monographie la grande Médaille de Mr. de Caumont.
En mai 1880 la Monographie sort enfin et sera le point de départ
de la confiance accordée aux future ateliers.
Poussé par son beau-père artisan d'une confortable fortune,
Lucien devait penser à se mettre le pied à l'étrier
et entreprendre de suivre l'exemple...
Obsédé par les éblouissantes verrières du
XII° au XVI° siècle de Chartres, Sens, Bourges, comparées
avec celles de la Cathédrale de Lyon, la décision fût
prise de ne se livrer qu'exclusivement à cet art.
Après des essais effectués dans l'ancien atelier du peintre
Guichard montée du chemin neuf (dont les verrières de l'église
St. Vincent) , Lucien obtenais l'autorisation de ses parents de construire
un atelier au fond de la propriété de Choulans sur les plans
de Auguste Monvenoux.
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